Mercredi soir, le 1er avril, première soirée d'entraînement numérique d'essai chez FireWare. Cette initiative a été lancée à partir du studio spécialement aménagé à Wieringerwerf. Une soirée d'entraînement pour la Région de sécurité Noord-Holland Noord, sur les détecteurs multigaz. Dans cet article, nous partageons avec vous nos premières constatations.
L'objectif de cette première session était principalement de partager des informations. De nombreux organismes de secourisme luttent aujourd'hui avec leurs capacités professionnelles. Cette initiative aidera peut-être d'autres organisations dans leurs choix et leurs réflexions. Et peut-être nous aussi y trouverons des conseils et des idées ! Ce serait aller trop loin que de partager dans cet article vraiment toutes nos constatations et considérations. Dans cette première édition, vous trouverez principalement une évaluation par les différents rôles.
Les principes de cet essai :
« If you are not prepared to be wrong, you will never come up with something original ». Un des bureaux chez FireWare affiche cette citation de Sir Ken Robinson. Quelle véracité dans cette affirmation à notre époque ! Nous avons abordé cette soirée d'entraînement avec l'idée de voir comment cela se passe. Nous acceptons l'imperfection et nous nous sommes donné la possibilité d'apprendre. Cool, non ?
Qu'avons-nous fait ?
- Nous avons commencé notre soirée d'entraînement avec un groupe pilote de 18 participants.
- Notre vision est de parvenir à une interactivité maximale.
- Une leçon existante sur le détecteur multigaz a été utilisée comme base, avec une présentation PowerPoint existante à l'appui.
- L'instructeur a organisé la leçon autant que possible comme il la donnerait lors d'une soirée d'entraînement normale.
- Un technicien était présent pour changer les positions des caméras et contrôler la lumière et le son.
- Un modérateur était présent pour faire fonctionner le logiciel, en l'occurrence Zoom.
- Le transfert de savoir-faire était l'un des objectifs de la soirée. Le point de départ était avant tout d'acquérir de l'expérience dans cette façon d'enseigner et d'en tirer des enseignements.
- Grâce à cette première session, nous allons procéder à des ajustements. Lundi prochain, nous continuerons avec une version améliorée, à plus grande échelle.
- Nous partageons nos expériences avec un public plus large, afin de pouvoir également aider d'autres secouristes dans cette démarche. Nous n'avons pas la science infuse.
Le rôle de l'instructeur
Pour l'instructeur, la transition entre l'enseignement classique et celui devant une caméra est très importante. L'interaction est différente. Il manque un brin de « sentiment ». Pour cette soirée d'entraînement, nous avons utilisé une présentation PowerPoint et une leçon existantes, pour voir à quel point nous pouvons nous rapprocher de ce « sentiment de la classe ».
La première chose que nous avons remarqué, c'est que le son est différent. On n'entend pas les participants. Sauf quand ils ont vraiment quelque chose à dire ou à demander. Tous les commentaires et les petites blagues ont disparu. C'est très « clean ». Pour l'instructeur également, il est difficile de lancer des blagues. Le manque d'interaction peut rendre la situation quelque peu inconfortable. Il faudra cependant s'y habituer.
En outre, en l'absence de réactions, l'instructeur parle automatiquement pendant un long moment. Surtout en combinaison avec un PowerPoint fait pour l'enseignement classique. La préparation de la leçon doit être légèrement différente. C'est-à-dire qu'il faut réfléchir davantage aux détails qui doivent figurer en images, en montrant un peu plus de variété entre les objets. Le fait d'être pratique renforce énormément la leçon et la rend également plus intéressante. À cet égard, le modérateur joue également un rôle important, en posant aux participants des questions, en temps utile et de manière opportune. Pour cela, les participants utilisent le tchat et peuvent ouvrir leurs micros.
Ce qui était décevant au début, mais qui s'est déjà amélioré pendant la formation, c'est la manipulation des caméras. Ce n'est pas une catastrophe de ne pas regarder en direction de la caméra à chaque fois. De temps en temps, c'est bien. Comme pendant une leçon classique, on ne regarde pas tout le monde dans les yeux tout le temps non plus. Mais on peut jouer avec cela. Regarder vraiment dans la caméra au bon moment peut aider à faire passer plus intensément le message. Mais cela demande de la pratique. Et nous disposons de ce temps.
En bref, enseigner devant la caméra n'est pas la même chose qu'enseigner devant une classe. Enseigner devant une caméra de la manière existante n'est certainement pas inutile et plus que suffisant comme point de départ. Mais tout en étant conscient des différences en tant qu'instructeur et en adaptant la formation à ces différences, on peut arriver à des leçons plus cool. Dans les mois à venir, nous aurons beaucoup de temps pour y travailler. Et ne sous-estimez pas les répétitions.
Le rôle du participant
Beaucoup de choses changent aussi pour les participants. Au lieu de se retrouver à son poste lors d'une soirée d'entraînement, tout le monde est maintenant chez lui, à la maison. Derrière une webcam. Les enfants tout près. L'un avec un casque, l'autre avec des oreillettes.
Ce qui est ressorti de cette première session, était l'énorme discipline des participants. Les microphones étaient en sourdine et le tchat bien utilisé pour poser des questions. Tout à fait positif ! Le rôle de soutien d'un modérateur est également important. Les participants déterminent en grande partie le déroulement d'une session interactive ou d'une soirée d'entraînement. Ils doivent également poser des questions, faire des commentaires et partager leur savoir-faire d'une manière différente. Il est très important de continuer cela.
Le rôle du modérateur
Le modérateur est celui qui fait fonctionner le logiciel utilisé pour la réunion et qui assure le bon déroulement « technique » de la soirée d'entraînement. Dans ce contexte, nous avons choisi de travailler avec un instructeur et un modérateur.
Ce dernier suit ce qui se passe. Par exemple, chaque participant a-t-il son microphone allumé ? Le modérateur surveille si des questions arrivent par le biais du tchat et les transmet ensuite à l'instructeur. Des problèmes techniques simples et des questions sur les logiciels utilisés peuvent également être résolus par le biais du tchat (privé), sans perturber la leçon.
Il est très difficile pour l'instructeur de garder également un œil sur les questions posées via le tchat. Là aussi, le modérateur joue un rôle important et il peut réellement intervenir et soutenir l'instructeur. La leçon que le modérateur doit tirer de cette session est de contrôler encore mieux le flux vidéo et de désactiver sa propre webcam. De plus, le modérateur devra changer son nom tel qu'il apparaît à l'écran, en « modérateur ».
Le rôle du technicien
Pour cette session, nous avions choisi un enregistrement avec plusieurs caméras. Une très grande partie de notre communication est non verbale. Avec un enregistrement multi-caméras, on peut plus facilement capturer la communication non verbale et mieux ciblée de l'instructeur. Cela donne également la possibilité de mettre l'accent sur le bon moment. Quand visualiser le PowerPoint ? Quand le détecteur multigaz ? Et quand l'instructeur ? En outre, quelle partie de l'instructeur ? Et à quel moment faut-il les combiner ?
Nous avons appris que sans aucune sorte de répétition, cela est difficile. Au moment où il y a un bon échange entre les différentes positions de la caméra, cela fonctionne très bien. Changer au mauvais moment donne une image agitée et crée des distractions involontaires. Il convient d'y accorder plus d'attention. Montrer des petits films qui ont été tournés au préalable peut mener à plus de tranquillité d'esprit. Nous allons sans aucun doute continuer à développer ce projet, notamment en accordant une plus grande attention aux répétitions.
Ce qui s'est vraiment bien passé, c'est le grand écran devant l'instructeur, où il a pu voir les flux vidéo de tous les participants. Cela lui a donné un sentiment de soutien et a renforcé un peu le sentiment de se tenir devant une véritable classe. L'utilisation d'un haut-parleur séparé, pour permettre aux participants d'« entrer » dans le studio, a également très bien fonctionné.
La prochaine étape
Les enregistrements de mercredi dernier ont été passés en revue par les différents rôles. Le savoir-faire a été transmis de l'instructeur aux participants de manière satisfaisante. Cool, non ? Surtout si l'on considère les limitations qui nous sont imposées en cette période.
Mais la plus grande surprise réside peut-être dans les résultats d'apprentissage de tous les autres intervenants : l'instructeur, le modérateur et le technicien. En jetant un regard critique sur les enregistrements et en engageant une conversation ouverte, les leçons et la manière dont elles sont transmises seront à nouveau examinées. Cela donne matière à réflexion. Nous sommes convaincus que lorsque la situation reviendra à la normale, nous prendrons ces leçons avec nous, dans le monde « normal ».